02 September 2007

Mon premier week-end de septembre

Samedi, avec Anne, Nadège et son copain Gildas, nous voilà partis pour Chinkultik, petit site maya au dessus des lacs de Montebello.
Nous avons été surpris par la m
ontée des eaux (innondations à Tuxtla), mais nos âmes d'aventuriers nous ont permis d'arriver sains et saufs au sommet... Magnifique panorama sur les lacs que nous irons admirer de plus près par la suite. Rencontre d'un groupe de chercheurs de différents pays d'Amérique Latine qui nous ont acceptés dans leur minibus pour la suite du trajet, plutôt chouette car nous nous sommes fait prendre par un orage! Parmi eux, un bélizais (heu...habitant du Belize ??) noir, je tiens à préciser ce détail important, car je n'en avais pas vu depuis la France, et je dois dire que ça fait plaisir!!!! Nous avons déjeuné dans un petite cahute où la dame faisait de délicieuses tortillas, mais l'arrivée de 15 personnes affamées l'a un peu débordée. Nous voilà donc contraints de sortir le "jungle speed" (oui les filles, je l'ai emporté!!!)
J'ai vu de belles araignées, sur leurs toiles, prêtes à attaquer!
Nous avons je
té notre dévolu sur le lac Tzizkao pour la nuit. Dans ce village, les enfants sont les rabatteurs de touristes, nous n'avons pas réussi à savoir si les hôteliers leur versaient une prime en fonction du nombre de touristes qu'ils apportaient. Nous avons logé dans la cabane d'heïdi, très mignonne. Je me suis haïe d'avoir oubliée ma moustiquaire lorsqu'au sortir de ma douche, je me suis fait attaquer par un cafard volant, alertant de suite tout le campement par mes cris, la honte!
Devant notre maisonnette, nous avions de jolies plantes qui poussaient, dont celle-ci, dites-moi
les amateurs, ça n'y ressemblerait pas grandement???!!!
Après le dîner (quesadillas!), nous avons ...
joué aux petits papiers, oui, oui, ce week end était placé sous le signe du jeu!! trop marrant!
et voici la vue qui nous
attendait après la nuit...

pluôt chouette! après avoir perdu les clés de la cabane, et de les avoir
retrouvées par miracle, nous voilou partis pour un autre lac, celui de Colon à la frontière du Guatemala. L'eau était transparente, les petits poissons nous titillaient les doigts de pieds quand on se baignait. On a fait sensation car, contre toute attente, les mexicains sont pudiques, ompléxés ou je ne sais quoi, toujours est-il qu'ils se baignent en short, pantalon, tee-shirt etc, même certains enfants! Donc on s'est mis dans un coin discret pour dévoiler nos bikinis!

Après un déjeuner très copieux, nous voilou repartis pour Comitan, suite et fin de notre road-trip du week end.
Après un petit contrôle policier (vidage de sacs à dos
etc.), deux messieurs nous proposent gentimment de nous déposer gratos à Comitan. Génial, on monte dans le coffre à ciel ouvert de la fameuse Nissan, ça y est, on s'y croit, Gaël Garcia Bernal devrait monter à la prochaine!!! et nous voilà transbahutés dans les virages, sous quelques gouttes, heureusement notre répertoire très fourni de chansons françaises a éloigné les nuages!!! Le comble de la gentillesse a été atteint quand,arrivés à Comitan, le monsieur a appelé son fils pour qu'il vienne nous chercher en voiture pour nous déposer au centre ville, ha ces mexicains, ils sont vraiment au top!


Une semaine dans la jungle lacandone - Lacanja Chansayab

Lundi 27, 9h30, texto de Stefano qui me propose de partir une heure plus tard pour la selva lacandona avec Miguel, l'autre assesseur mis en place par le secrétariat du tourisme pour aider les commuautés avec le processus de certification.

OK! et nous voilà partis pour Lacanja Chansayab, zone de jungle lacandone, habitée également par d'autres ethnies depuis une trentaine d'années.
Nous p
artons dans le fameux BOCHO, la coccinelle si célèbre! Le trajet dure longtemps car nous sommes surpris par une averse et son lot d'affaissement de terrains et de ralentissements en tous genres!
Nous arrivons de nuit, difficile de se rendre compte! Je me concentre donc sur les bruits, ce n'est pas difficile, ils sont nombreux. Déja le bruit de la pluie sur la tôle ondulée, puis le voisin qui ronfle, et enfin, les bruits de la jungle, oiseaux, insectes en tous genre. De bons matin (4h30-5h) les poules y vont bon train, suivies par les chiens, un vrai concert!
Ma douche est suivie de près par une bonne vingtaine de moustiques affamés! je pars à la découverte des lieux, et je suis assez surprise car ça ne correspond pas tout à fait à ce que j'imaginai en tant que bonne anthropologue pleine de préjugés!!! Je me voyais déja en pleine jungle, risquant de croiser un jaguar à chaque détour, et, surprenant, le plus moderne cotoie le traditionnel dans ce village lacandon.
Ce sont donc des maisons faites principalement en bois, les toîts de palmes coutant chers sont remplacés (désolée grand mère) par de la tôle ondulée, il y a peu de fenêtres. Les villages lacandons sont toujours construits près des rivières pour les facilités de la vie quotidienne.

Nous sommes acceuillis par Don Enrique pour tout ce qui est des repas. Il acceuille les touristes dans sa propre maison, dans une grande pièce centrale. Nous pouvons assister à la préparation des tortillas, la prochaine fois j'essaie. Il ne faut pas trop penser aux microbes, et la méthode coué marche, je ne suis pas malade!!!

J'ai craqué sur Kay
um ("petit tambour") que vous voyez sur la photo, en habit traditionnel lacandon. Les garçons portent cette tunique blanche, et les femmes soit une à fleurs, soit une jupe à fleurs plus une courte tunique blanche en haut. Je disais plus haut que ce qui m'a le plus surpris c'est ce contraste entre modernité et tradition. En plein milieu de cette jungle, un cyber café! Les enfants, qui, en sortant de l'école, aident leur grand frère à nettoyer avec la machette (aussi grande qu'eux) vont ensuite regarder des Walt Disney sur les ordis du cyber!
Les dessins que les enfants faisaient ne représentent que des fleurs, des animaux, la nature quoi! ça c'est chouette!
Les plus belles voitures (tunningées bien sûr) côtoient les ânes les plus fatigués, des machines à laver se cachent derrière des douches improvisées, et certains lacandons enlèven leurs jeans quand arrivent les touristes pour ré-endosser leur tunique. J'ai eu une
grande discussion avec Rodolfo qui fait ça, des relans d'anthropologue sûrement, la grande question de la présentation de soi à l'autre, ne doit-on pas justement casser ces préjugés archaïques et non fondés qu'a le touriste ou doit-on au contraire en jouer pour "se vendre"???? grande question, peut être sujet de mon prochain mémoire?!
Mardi, nous avons travaillé dans la ville de Nueva Palestina, peuplée par des Tzeltales, Tzoltziles et Choles, colons arrivés il y a une trentaine d'années. Ils n'ont pas du tout la même façon d'envisager la jungle, ils pensent à cout terme, et vont donc couper les arbres pour les vendre ou défricher pour pouvoir cultiver. J'ai vu des images satellites et c'est assez frappant de voir la différence entre les deux zones, celle de Nueva Palestina est vraiment déforestée.
Notre partenaire dans cette ville est Antonio, président de la coopérative Poza Po'op Chan, centre écotouristique proche d'une rivièr
e avec petite cascade. Le projet est intéressant car justement, il vise à protéger l'environnement en profitant de la présence des touristes pour faire de la "vigilance" dans la jungle et faire reculer les chasseurs, braconiers, bucherons, etc. Le deuxième aspect intéressant, c'est qu'ils se sont alliés avec des lacandons sur ce projet, deux cultures totalement opposées...
La ballade s'appelle "la main poilue" car il semblerait qu'une drôle de bête super poilue apparaisse dans cette cascade à certains moments de l'année... à vérifier!
Les enfants qui se baignent dans le lac refusent d'être pris en photos car leurs parents leur ont expliqué que ça risquait de leur prendre leur âme!!!

Le lendemain nous avons travaillé avec Ricardo et Rodolfo, deux lacandons ayant chacun un centre écotouristique. Ceux qui auraient prochainement l'intention de partir en lune de miel (non je ne pense pas à toi Annabelle!!!!), je ne saurai que vous conseiller ces endroits, au mois d'avril-mai, cabanes au bord de l'eau translucide. Celles de Rodolfo sont particulièrement exceptionnelle car, dans le respect total de la nature, il a construit autour de l'arbre, sans en couper un seul, en découpant plancher et toît pour faire passer tronc et branches à l'intérieur... c'est fantastique, on est à l'intérieur, à l'abris sous sa moustiquaire, mais dans les arbres et juste au dessus de l'eau...

Fortes impressions de cette première immersion.Je veux y retourner car nous avons pas mal travaillé et je ne me suis pas vraiment balladée dans la jungle et dans les divers sites archéologiques et naturels environnants. Je suis contente d'y être allée avec Miguel car il habite dans cette régio depuis 10 ans et est très bavard, donc c'est une véritable encyclopédie portative...! J'ai beaucoup appris, j'ai encore énormément à apprendre, mais c'était vraiment intéressant, et les projets m'intéressent de plus en plus, la question de la préservation culturelle devient centrale, et j'ai hâte d'avoir les outils pour creuser plus dans ce sens, je ne vais pas tarder à me replonger dans mes bouquins!